- Jan 10, 2025
Mieux vaut être sourd que d’entendre ça
- Élisabeth Brisson
- 0 comments
Les premiers coupables de la diffusion de ces clichés sont les premiers biographes de Beethoven, et cela en un temps où la biographie était conçue comme une compilation de témoignages rapportés par ceux qui avaient rencontré le « héros » concerné.
Or en l’absence de témoignages, de sources, de documents, on puisait sans vergogne dans les romans d’artistes alors à la mode : ainsi, un artiste avait toujours eu une enfance malheureuse, avec un père alcoolique qui le battait… ce qui rehaussait son prestige. C’est le cas pour l’enfance de Beethoven dont en ne sait pratiquement rien…. Donc on a comblé ! Puis il fallait forcément faire de lui un artiste incompris et le faire devenir fou à la fin de sa vie pour parfaire le tableau…
Ces poncifs plus ou moins fantaisistes ont la vie dure. Ils ont été repris sans aucun esprit critique historique de biographe en biographe. Il faut attendre le film de Kagel en 1969, Ludwig Van, pour construire une mise à plat des clichés à l’aide de la technique du méta-collage qui procède par métaphore et par métonymie… désopilant mais très éloquent !