- Apr 22, 2025
La Flûte enchantée de Mozart et le Boléro de Ravel sur une péniche ? Mais bien sûr… grâce à l’arrangement !
- Jérôme Pernoo
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Pourquoi des arrangements ?
Parce qu’il aurait été légèrement risqué — voire franchement absurde — de faire monter un orchestre symphonique sur Le Son de la Terre. Et aussi parce que, comme nous l’évoquions dans notre dernier article de blog, l’arrangement est une tradition ancienne et féconde.
Adapter une œuvre à un lieu, à un effectif, à une ambiance, ce n’est pas la trahir : c’est la faire vivre autrement, et parfois la réinventer. Et dans ce domaine, Julien Beautemps assume pleinement une approche libre et créative.
Mozart, et rien que la musique !
Avec La Flûte enchantée, Beautemps ne se contente pas de transcrire : il recompose une suite libre, un parcours expressif inspiré par les grandes scènes de l’opéra. Bien sûr, on reconnaîtra l’air de la Reine de la Nuit ou le duo de Papageno et Papagena, mais en les allégeant de tout ce qu'il y a de superflu dans un opéra, à savoir : l'orchestre, la mise en scène... et les chanteurs !
Et Ravel, à la guitare ? Eh oui…
Quant à lui, l'arrangement du Boléro pour guitare et accordéon met en valeur le souffle hypnotique et la structure obsessionnelle de l’œuvre. Dans cette version réduite mais intensément rythmique, le crescendo légendaire garde toute sa force — mais avec des couleurs nouvelles, inattendues, et la gageure d'arranger cette pièce pour deux instruments n'en est que plus démoniaque que toute l'œuvre de Ravel ne tient qu'à son orchestration.
Mais voilà, c’est aussi l’occasion de découvrir le dialogue subtil entre deux instruments populaires que l’on n’associe pas spontanément à la musique classique : l’accordéon et la guitare, capables ici de délicatesse, de tension et d’ironie.
Un brunch sous le signe de la surprise
Ce concert s'annonce donc comme un manifeste de liberté musicale, une démonstration que l’arrangement peut renouveler notre écoute, même (et surtout) lorsqu’il ose s’éloigner du modèle.
Mozart et Ravel, eux, n’avaient pas prévu la péniche. Mais on aime à penser qu’ils auraient souri en entendant leurs œuvres résonner ainsi, entre ciel et eau, un dimanche matin.